mardi 22 mai 2012

Chantal Lefebvre, participante aux pépins peints


BRUAYSIS

LE PORTRAIT

Chantal Lefebvre donne des couleurs à vos parapluies

jeudi 03.05.2012, 08:00
 
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Dans sa maison de Bruay, Chantal Lefebvre a décoré les murs avec une partie de ses oeuvres.  Ci-dessous, elle présente le parapluie qu'elle termine pour une exposition dans l'Arrageois.Dans sa maison de Bruay, Chantal Lefebvre a décoré les murs avec une partie de ses oeuvres. Ci-dessous, elle présente le parapluie qu'elle termine pour une exposition dans l'Arrageois.

« Il fallait avoir l'idée ! », sourit la Bruaysienne Chantal Lefebvre. Avec des amis, elle s'est mise à peindre des parapluies.
Entre autres.
Sa première passion, c'était la course à pied : « Je courais tous les jours, et par tous les temps, j'adorais ça ! » Mais une sclérose en plaque l'a empêchée de continuer. On appelle ça "un mal pour un bien". Car, depuis la maladie, Chantal Lefebvre consacre tout son temps libre à développer ses talents d'artiste. Elle aime dessiner et peindre. La Bruaysienne puise son inspiration chez les personnes qui l'entourent : ses petits-enfants par exemple. Cette ancienne auxiliaire vétérinaire prend aussi plaisir à mettre en forme les animaux, chiens ou chats le plus souvent. Et elle reproduit à la perfection des portraits de personnalités. « Ce ne sont pas forcément des gens que j'apprécie, mais leurs visages m'interpellent et me donnent envie de les dessiner. Je dois avoir un vrai coup de coeur pour l'image que j'ai sous les yeux », explique Chantal Lefebvre. Nicolas Sarkozy ou Georges Brassens, Brigitte Bardot ou Dany Boon, Annie Girardot ou Claude François, sans oublier Arielle Dombasle, Johnny Hallyday et Julien Clerc, tous ont pour point commun d'avoir été "croqués" par Chantal. « J'achète des livres et des magazines, et quand une photo me plaît je prends mon crayon », résume-t-elle simplement. Et les ressemblances sont frappantes : Chantal respecte trait pour trait ses modèles. Elle a même réussi son autoportrait. Sa préférence va au noir et blanc, mais elle travaille aussi la couleur. Chantal ne veut pas forcément vivre de son art, elle souhaite juste rentrer dans ses frais. Car le matériel coûte cher.
« J'ai toujours aimé les activités manuelles comme le dessin, mais je m'y suis réellement mise assez tard, vers 35-40 ans ». En août 2010, Chantal suit un stage de peinture à Hersin-Coupigny, où elle apprend quelques techniques de base. Puis elle intègre l'association Alizarine Outre-mer en septembre. « J'y vais une ou deux fois par semaine, tout dépend de mon état de santé. Une animatrice est là pour nous aider à progresser ». Chantal découvre l'aquarelle, le fusain, l'acrylique, la sanguine, le pastel, la craie et même l'huile, qui ne la tentait pas plus que ça au départ : « Ça me paraissait compliqué, je ne me sentais pas à la hauteur. Aujourd'hui, je peux dire que j'ai réussi à évoluer. » Pourtant, elle s'en sort très bien. Au fil de ses rencontres avec d'autres peintres amateurs, elle finit par rejoindre la Palette régionale de Noyelles-lès-Vermelles. Elle participe alors à de nombreuses expositions et à des sorties aux quatre coins de l'Artois et parfois au-delà, par exemple lors d'opérations peintres dans la rue, l'été. « C'est très difficile de peindre en direct, en un délai limité. Il faut trouver un lieu qui inspire et improviser. Personnellement, j'ai besoin de temps pour peindre. Une journée, c'est court ! Moi, je ne suis pas toujours contente de ce que je fais », affirme Chantal, ravie d'être régulièrement accompagnée par son mari. « Seule, je ne pourrais pas faire tout ça ! » La Bruaysienne fait aussi partie de l'association divionnaise Les artistes d'chez nous.

Un parcours atypique 
Chantal Lefebvre participe au concours de pépins peints de Boiry-Becquerelle, dans l'Arrageois. En 2011, le thème était les fées. Chantal a été récompensée. Cette année, c'est le tour du monde. La Bruaysienne peaufine le parapluie qu'elle présentera le 20 mai : « J'ai passé quatre à cinq heures rien que pour dessiner la mappemonde. Là je m'attaque à Phileas Fogg et son ami ». Il fera partie d'une chaîne qui constituera un spectacle assez rare. Et, même si l'oeuvre est « encombrante », l'aventure l'amuse : « L'ambiance est très sympa ».
Chantal Lefebvre dessine et peint pour se faire plaisir. Si le fruit de son travail plaît à d'autres, elle s'en réjouit. « Je n'ai qu'un conseil à donner aux gens, qu'ils n'hésitent pas à se lancer, c'est à la portée de tout le monde ! Parfois, je me dis que j'aurais dû commencer plus tôt ! » 
Christine CERDEIRO

« Il ne faut pas avoir peur de se lancer. On est tous là pour apprendre ! »
L'Avenir de l'Artois


  • BRUAY LA BUISSIÈRE
    •  

    Pour lutter contre la grisaille, Chantal Lefebvre peint des parapluies

    jeudi 19.04.2012, 05:01 - PAR VICTOR SAISON-WILLOT
     Au milieu de ses oeuvres, dans la maison familiale, Chantal Lefebvre assume complètement sa nouvelle vie de peintre.Au milieu de ses oeuvres, dans la maison familiale, Chantal Lefebvre assume complètement sa nouvelle vie de peintre.

    | LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ |

    Un concours plutôt original aura lieu le 20 mai à Boiry-Becquerelle, près d'Arras. Objectif : peindre des parapluies. Chantal Lefebvre, peintre amateur bruaysienne, y participera. L'occasion de revenir sur un parcours pas évident.

    Petit sondage (c'est la période) : qui, en sortant de chez lui sous un petit crachin typique de nos contrées, ne s'est jamais dit qu'il manquait un peu de couleurs sur son parapluie uniforme ? Personne ? Bon... Tant pis. N'empêche que l'association des Pépins peints s'est emparée de ce combat, et organise donc depuis huit ans un concours de peinture sur parapluie. Objectif : lutter contre la grisaille et la mauvaise humeur, La Bruaysienne Chantal Lefebvre y participe pour la deuxième fois.
    « L'an dernier, j'avais été surclassée, de la catégorie débutant à initié. Pourtant, cela faisait à peine quelques mois que j'avais commencé la peinture ! » Constatation : la Bruaysienne a incontestablement du talent. Elle n'était pourtant guère prédestinée à devenir peintre. Il y a encore trois ans, cette mère de deux enfants était auxiliaire vétérinaire, plus habituée à fréquenter des animaux que des expositions. Et n'avait alors jamais tenu un pinceau.

    Sclérose en plaques

    En 2009, c'est un accident de la vie qui a créé le déclic. Après des années d'inquiétude et de douleurs aux jambes, c'est le choc : la désormais quinquagénaire apprend qu'elle est atteinte de sclérose en plaques. Sa vie ne sera plus jamais la même. Elle qui s'était trouvée une passion pour la course à pied doit renoncer à son bol d'air quotidien. « Ça me manque beaucoup. Je courais tous les matins, environ une heure et demi, sur les routes du secteur. J'avais même un bon petit niveau, puisque je participais chaque année aux foulées du Bruaysis par exemple. Ca me détendait. Lorsqu'on court, on fait le vide, on ne pense à rien. » Une insouciance bel et bien révolue, puisque Chantal doit aussi abandonner son travail et acheter un plain-pied. Pour combler le temps, elle se met en quête d'une nouvelle activité. Et se rappelle que, plus jeune, elle adorait dessiner. La peinture l'attire. Et puis tout s'enchaîne. Un cours d'essai dans un club se charge du reste, le virus est activé.
    Désormais, Chantal peint tous les jours. Chaque soir, elle réalise un portrait. Cela va de Georges Brassens à Domino, son petit chien... en passant par... Nicolas Sarkozy. « Une habitude prise dès mes débuts dans la peinture. Je me force à en faire un, chaque soir. Comme ça, je peux voir les progrès réalisés au fur et à mesure. Et puis j'ai le temps, vu que je ne regarde jamais la télé ! » Quant aux parapluies... « Ce sont des dizaines d'heures de travail. J'ai trouvé l'idée sympa, en tout cas originale. » Pour info, sur les parapluies, il s'agit de peinture acrylique. Il peut donc pleuvoir dessus, sans dommage pour les motifs.
    Également membre de la Palette régionale, Chantal participe régulièrement à des séances de peinture dans la rue. « Un bon exercice. On arrive le matin, il n'y a rien. Lorsqu'on repart, la peinture doit être terminée. » Une bonne école.
    Avant d'envisager une éventuelle nouvelle victoire au concours, Chantal, qui ne veut pas se définir comme artiste (« Je n'ai encore vendu que deux toiles, pour l'instant ! »), pense à son avenir. Elle aimerait s'inscrire aux Beaux Arts. « Mais avec la maladie, ça ne va pas être évident. »

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